Grayson Perry

Grayson Perry à Paris : l’expo kitschissime qu’on adore

Il aime porter des robes de femmes, parler d’identité, de genre, de sexualité et de classes sociales, et la Monnaie de Paris lui offre sa première rétrospective en France. L’exposition Grayson Perry à Paris est à ne pas manquer jusqu’au 3 février. Retour sur cet artiste si British et excentrique à l’humour grinçant.

Grayson Perry à Paris : surprenant et inattendu

Jouant avec son identité, Grayson Perry se présente souvent sous son alter ego féminin Claire. Bien que cela puisse l’empêcher d’être pris au sérieux, ses réflexions sur la société, la religion, la masculinité toxique ou encore la place de l’artiste n’en sont pas pour autant moins pertinentes. L’artiste britannique réalise des œuvres en métal, en céramique, des tapisseries ou encore des gravures qui sont regroupées sous dix chapitres thématiques qui révèlent ses centres d’intérêt et ses sujets de prédilection. L’exposition Grayson Perry à Paris présente 55 de ses œuvres. Pour l’occasion, l’artiste a également réalisé une nouvelle médaille dans les ateliers de La Monnaie de Paris, faisant ainsi le lien entre son art et le savoir-faire des artisans de l’institution.

Un Britannique atypique

Né dans les années 1960, au sein d’une famille ouvrière de l’Essex, Grayson Perry vit et travaille aujourd’hui à Londres. En 2003, il reçoit le Turner Prize, un prix organisé par la Tate de Londres. Il a depuis reçu d’autres récompenses et distinctions. Il a notamment été élu Royal Academician en 2012 et a été nommé comme Chancelier de l’University of the Arts de Londres.

Grayson Perry

Lors de l’exposition Grayson Perry à Paris, vous pourrez notamment retrouver ses œuvres en céramique, matériau qu’il commence à utiliser dès les années 1980 – à une époque ce matériau est méprisé par le monde de l’art contemporain. Il se fait connaître grâce à ses vases colorés sur lesquels il réalise des dessins, des gravures, des transferts photographiques, qu’il couvre de textes manuscrits ou de pochoirs pour transmettre ses opinions sur la vie et les classes sociales. Cette exposition de Grayson Perry à Paris présente aussi ses tapisseries et ses sculptures en bronze. L’artiste s’inspire parfois d’œuvres classiques tout en critiquant la vie moderne. C’est le cas avec sa série de tapisseries retraçant la vie de son personnage Tim Rakewell, directement inspiré par une série de toiles de William Hogarth (18ème siècle) et son héros Tom Rakewell, ou de sa tapisserie « #lamentation » (2012) inspirée de la fameuse peinture de Rogier van der Weyden et Antoine van Dyck.

 

L’artiste aime également s’inspirer de sa vie réelle ou de son enfance. Dans l’exposition, vous retrouverez également une moto rose « Kenilworth AM1 », peinte et décorée en hommage à son nounours. Petit, il s’en est servi comme substitut de père et refuge de ses angoisses, et devient ici l’emblème d’une nouvelle masculinité.

 

Du kitsch à la satire

La Monnaie de Paris ayant à cœur de mettre en avant la réflexion sur le genre, c’est tout naturellement qu’elle présente Grayson Perry à Paris, un artiste féministe dont l’un des thèmes principaux est la définition de la masculinité. Le vase sur le travestissement « Precious Boys » (2004) met en avant des figures féminines. Mais il dénonce également les travers de l’identité masculine traditionnelle avec des tapisseries comme « Death of a Working Hero » (2016) montrant les conséquences tragiques auxquelles ces conceptions mènent. Ses œuvres, souvent kitsch, interrogent le bon goût d’une classe bourgeoise et d’un monde intellectuel méprisant, aimant tout ce qui est vieux et tombe en ruine.Grayson Perry

 

Derrière le kitsch apparent de ses œuvres, se cache en réalité un commentaire acerbe sur notre société moderne et ses classes sociales, ainsi qu’une profonde réflexion sur l’identité et le genre. En résumé, nous vous invitons à aller vite découvrir les œuvres de Grayson Perry à Paris, cet artiste britannique original et aux idées bien tranchées.


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